Depuis quelques années, étant à la
retraite, je me suis intéressé aux problèmes de communication. Après
avoir examiné différentes techniques dont en particulier l’analyse transactionnelle, jacques Salomé, et l’affirmation de soi, je me suis plus particulièrement intéressé à
la communication non violente.
J’essaie de faire ici une synthèse très brève des principaux aspects que j’ai
retenus dans mon parcours.
QUELQUES ASPECTS SUR L’ORIGINE DES CONFLITS :
LES
FAITS ET LEUR DESCRIPTION :
LES
FAITS : Notre dialogue avec quelqu’un est souvent biaisé : les phrases
sont souvent sorties de leurs contextes, les faits sont souvent décrits de
manière partielle et partiale.
L’INTERPRETATION
DES FAITS : une même description des faits
peut avoir plusieurs
interprétations très différentes allant de la plus grave (du genre « il fait tout pour
m‘embêter » à la moins grave «il a juste eu une saute d’humeur parce qu’il
a mal dormi ». Dans le même ordre d’idées, on peut considérer une bouteille comme à moitié pleine ou comme à
moitié vide. Si
j’adresse une lettre a ma sœur contenant un reproche et qu’elle ne réponds pas
ns la semaine qui suit, là encore plusieurs interprétations sont
possibles :
1- elle est partie en vacances et n’a pas lu la lettre ;
2- elle est compris
mon reproche : tout est o.k. pour elle ;
3- elle est très fâchée par suite elle n’envisage pas de répondre.
Il faut donc être très prudent dans les interprétations notamment sur l’autre.
Nos
interprétations sont affectées par nos croyances (issues elles-mêmes de ce que
nous avons vécu). Nous avons tendance à étiqueter
les gens et à généraliser.
Par exemple nous disons à
quelqu’un : « tu es toujours en retard » au lieu de lui
dire : « tu es arrivé a 16 heures10 aujourd’hui au lieu de 16
heures ».
Nous
n’avons pas une vision précise de ce qui se passe chez l’autre.
DYSSIMETRIE ENTRE MOI ET L AUTRE
Nous sommes placés pour savoir ce
qui se passe en nous à condition d’accepter de le ressentir mais beaucoup moins
pour savoir ce qui se passe en l’autre (qu’elles sont ses croyances, les points
sensibles sur lesquels il risque de réagir fortement, ses sentiments et ses
besoins, etc.…..).
Nous pouvons essayer de nous changer.
Il est impossible de changer l’autre.
Tout ceci
est préjudiciable à une bonne communication et source imminente de conflit. Une
conversation peut assez rapidement dégénérer.
PROPOSITION DE SOLUTION
Face à cela Marshall Rosenberg et,
plus tard, Thomas d’Ansembourg et plus près de nous, Michel Diviné dans son
blog proposent non pas d’être gentils (d’édulcorer
la communication) mais d’être « vrais » : pouvoir poser à terme
les vrais problèmes sans violence, de façon bienveillante.
De façon plus précise :
RELATION A L’INTERIEUR DE SOI OU
SUR SOI
-
Etre précis sur les faits et éviter toute
interprétation
-
Bien cerner en soi (auto-empathie) ses besoins et les
sentiments qui en découlent et qui nous font agir. (j’ai faim, je suis en colère
car…. c’est pour cela que je fais la grimace ……). Il est en effet possible d’agir sur soi
-
et non sur les autres.
-
La prise de
conscience entraine souvent un bienfait. Essayez de faire le calme en vous –si
possible – avant de communiquer avec l’autre. Il y a un temps approprié pour
aborder telle ou telle question. Nous pouvons communiquer sur soi de cette
façon en privilégiant l’utilisation du « je » qui identifie bien la
personne et en évitant l’utilisation du « on » qui a l’effet inverse.
-
Faire si nécessaire à l’autre une demande concrète et
réalisable (je suis fatigué, peux tu faire ton lit ?) Une demande et non
une exigence.
RELATION ENVERS L’AUTRE
Pour communiquer avec autrui, nous
avons vu qu’il était hasardeux de se lancer dans des interprétations. Par
contre, nous pouvons aider l’autre à s’exprimer
en étant empathique envers lui.
-
Etre a l’écoute (empathie envers l’autre) des
sentiments et des besoins de l’autre en l’aidant éventuellement à les
identifier, les décrire et à les reformuler (« tu dis que….. est-ce bien cela ? »)
-
Essayer de provoquer une compassion de l’autre envers
soi en montrant sa
vulnérabilité « je suis très triste de cette situation entre
nous car j’ai besoin d’harmonie. » et ce, sans être accusateur.
-
Ce processus doit permettre d’établir une connexion dans le dialogue puis
d’aborder les vrais problèmes qui peuvent parfois être brûlants mais de façon
apaisée à un moment choisi de part et d’autre.
Avec cette pratique qui n’est pas
toujours très fluide ou très facile à mettre en place, les auteurs pensent
qu’ils peuvent éviter beaucoup de conflits et en éliminer d’autres. Elle conduit à des techniques de
médiation.